Pour atteindre l'Objectif de développement durable 7 (ODD 7), 930 millions de personnes devront obtenir une connexion électrique entre 2022 et 2030 (AIE 2021). En 2020, le taux d'électrification mondial a atteint 91 %, avec un nombre de personnes sans accès tombant à environ 733 millions, contre environ 1 milliard en 2016 et 1,2 milliard en 2010 (AIE, Banque mondiale, et autres 2022). Cependant, le rythme de l'électrification a ralenti ces dernières années. Entre 2010 et 2018, en moyenne, 130 millions de personnes ont accédé à l'électricité chaque année. De 2018 à 2020, ce nombre est passé à 109 millions par an. Si les politiques et les efforts actuels ne sont pas intensifiés, seules 260 millions de personnes devraient être électrifiées d'ici 2030 (AIE 2021), et environ 670 millions de personnes devraient rester sans accès, dont 9 sur 10 devraient vivre en Afrique subsaharienne (AIE, Banque mondiale, et autres 2022).
En Afrique subsaharienne, près de 291 000 regroupements de population présentent des profils favorables au déploiement de mini-réseaux solaires. Autrement dit, ils sont situés à plus de 1 km du réseau électrique existant et ont une densité de population (> 1 000 personnes/km²) favorable au déploiement de systèmes décentralisés. Plus précisément, une analyse interne de l'équipe de la Banque mondiale, basée sur la distribution spatiale des agglomérations numérisées (GRID3, CIESIN), du réseau électrique (Arderne C. et al - GridFinder) et de la population (WorldPop) dans la région, montre que plus de 177 000 agglomérations ont une population de 100 à 500 habitants. Ces agglomérations pourraient être alimentées par de plus petits mini-réseaux solaires d'une capacité allant jusqu'à 20 kilowatts (kW) chacun. Près de 96 000 agglomérations, chacune comptant entre 500 et 2 500 habitants, pourraient être alimentées par des mini-réseaux solaires de taille moyenne allant jusqu'à 80 kW. Les plus grands mini-réseaux solaires, allant jusqu'à 200 kW, pourraient alimenter plus de 15 000 agglomérations, chacune comptant de 2 500 à 10 000 habitants. Enfin, pour près de 3 000 agglomérations, chacune comptant de 10 000 à 100 000 habitants, une adaptation sur mesure des mini-réseaux pourrait être plus appropriée.
L'analyse interne de l'équipe de la Banque mondiale basée sur les données du Cadre multi-niveaux (MTF) suggère que les utilisateurs de ces centres de charge dépensent en moyenne entre 5 et 20 dollars par mois pour des formes d'énergie alternatives telles que les bougies, le kérosène, les piles sèches, les batteries de voiture, et le carburant pour groupes électrogènes autonomes. L'introduction de technologies innovantes sur le marché (comme les systèmes solaires domestiques ou les téléphones portables) nous a appris que ces nouvelles solutions doivent être bien plus qu'un peu meilleures que les alternatives actuelles. Elles doivent être bien meilleures. Sinon, pourquoi les consommateurs prendraient-ils le risque de changer leurs comportements ? Pour ces groupes de clients, le service fourni par les mini-réseaux solaires devrait être une source fiable pour leurs activités de consommation telles que l'éclairage, la charge et la radio/TV. Plus que cela, ils doivent permettre des activités productives changeant la vie dans le cadre de la dépense mensuelle actuelle de 5 à 20 dollars. Du point de vue de l'utilisateur final, une dépense mensuelle de 5 à 20 dollars devrait couvrir non seulement le coût de l'électricité fiable, mais aussi la transition vers (et l'achat d') appareils électriques. Ainsi, sur la durée de vie de la technologie, les paiements mensuels d'environ 3 à 15 dollars couvrent le coût de l'électricité, tandis que les paiements mensuels sont compris entre 2 et 5 dollars pour les appareils. Ces coûts posent un défi pour l'industrie des mini-réseaux si elle doit réaliser tout son potentiel de marché.
ESMAP - Mini-réseaux pour un demi-milliard de personnes
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